LE CHAT DES CHARTREUX
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- La race du Chat des Chartreux
- Sélection du Chartreux
- Apparence, caractère et
entretien
- Pourquoi le nom de Chartreux ?
- Maîtres célèbres
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La race du Chat des Chartreux |
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Le
Chartreux vit dans notre pays depuis au moins le
16ème siècle. Il vient des régions
montagneuses de la Turquie et de l’Iran. Il
atteint l’Europe à la faveur des croisades.
Les échanges maritimes entre l’Orient
et l’Europe favorisent son arrivée en
France. Cette thèse est confirmée par
les différents qualificatifs qui ont été donnés à cet
animal : chat syrien, chat maltais, chat chypriote,
tous les noms désignant le chat gris ardoisé.
Le chat de Syrie décrit par Aldrovandi au 16ème siècle.
On remarque les ressemblances avec notre Chartreux : un corps trapu, des joues
développées, des yeux cuivrés. La souris a ses côtés
souligne la caractéristique de chasseur de rongeur.
En photo ci-contre : Le chat
de Syrie décrit
par Aldrovandi au 16ème siècle
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En 1558, le poète
Joachim du Bellay est le premier à faire allusion
au Chartreux dans un poème dédié à son chat Belaud
: « Vers français sur la mort d'un petit chat ». Plusieurs
groupes de chats bleus vivent dans certains quartiers de Paris et en Auvergne. |
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En 1723, le « Dictionnaire
universel de commerce, d’histoire naturelle et
des arts et métiers » de Savarry des Bruslon
publie « Chartreux, le vulgaire nomme ainsi une
sorte de chat qui a le poil tirant sur le bleu.
C’est
une fourrure dont les pelletiers font négoce. ».
On trouve plusieurs descriptions de l’épaisse
fourrure laineuse du Chartreux dans des ouvrages de
pelleterie. Les pelletiers confectionnent
des robes de chambre et des parures avec la fourrure
jusqu’au
19ème siècle.
On peut aussi lire
dans un ouvrage de l’époque : « On rencontre
encore journellement en France des gens qui mangent
des chats bien nourris et gras appelés chats
des chartreux. Ils les mangent rôtis ou à l’étouffée. »
Quel triste sort !
En photo ci-contre : Extrait du dictionnaire universel
de commerce, d’histoire
naturelle et des arts et métiers
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| Aussi, les naturalistes d’intéressent
aux particularités
de la race
En 1735, Linné dans son « Systemae naturae » fait état
de la race et lui donne le nom scientifique de Catus Coeruleu des chats angoras.
La Grande Encyclopédie de 1753 décrit le chartreux avec précision
comme un chat au poil gris cendré, tirant sur le bleu. C’est en
1756, dans son ouvrage sur le monde animal « Histoire naturelle » (
Tome IV) que le naturaliste Buffon donne la description du chartreux accompagnée
du premier dessin connu le représentant.
En 1747, le peintre Perronneau peint le portrait de Magdaleine Pinceloup de la
Grange, née de Perceval, avec son Chartreux dans les bras. Ce tableau
est actuellement exposé au Paul Getty Muséum (Californie).
En photo
ci-contre : Magdaleine Pinceloup
de la
Grange, née de Perceval
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Le
chartreux doit son entrée dans le monde du chat
de race à deux femmes : Mesdemoiselles Christine
et Suzanne Léger.
A la fin des années vingt,
lorsque les sœurs Léger s’installent à Belle-île,
elles sont frappées par la beauté du
Chartreux. Elles apprivoisent quelques sujets et
se consacrent à leur élevage. La première
portée de chatons naît en 1928. La première
chatte bleue des sœurs Léger, Marquise,
donne naissance à la fameuse Mignonne de Guerveur,
nommée par la suite « Championne internationale
titulaire de la coupe challenge belge et du Prix
d’esthétique ».
Grâce aux efforts des demoiselles
Léger, un premier standard a été établi
en 1939.
En photo
ci-contre : Mignonne de Guerveur |
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D’autres élevages se
sont parallèlement développés
dans la région parisienne et dans le Massif
Central jusqu’à la guerre. Les éleveurs
sont également partis de chats gris bleu vivant
en liberté, mais ils les ont croisés
avec le persan bleu pour améliorer la couleur
de l’œil. Si la couleur des yeux s'améliore,
la morphologie du Chartreux s'altère.
Le chartreux a prospéré jusqu’à la
Seconde Guerre mondiale qui ne l’a pas épargné.
Le problème de consanguinité se posa
et certains éleveurs, sous prétexte de
sauver le chartreux, croisèrent alors les survivants
avec des British Blue (avec le bleu russe aussi). Ce
métissage provoqua le mécontentement
des amateurs de la race, qui craignaient de voir disparaître
les particularités d’une race décrite
depuis des centaines d’années.
En photo
ci-contre : British bleu
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Ces craintes sont justifiées,
puisqu’en 1970, la FIFE décide de réunir
le chartreux et le British Blue sous le même standard.
Les croisements devinrent systématiques et, à force
de marier leurs chartreux avec des British, les éleveurs
se retrouvèrent ainsi avec des types hybrides, tantôt
British tantôt chartreux, tantôt les deux.
Certains éleveurs se s’ont
efforcé de conserver le type original et prirent
avec force la défense de la race et réussirent à lui
faire reconstituer son standard.
C’est donc en 1977, la Fédération
Internationale Féline (FIFé) sépare
les deux standards : Le chartreux est séparé du
british blue et a droit à son propre standard.
Depuis lors, aucun croisement du Chartreux
avec une autre race n’est autorisé. |
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Le Chartreux est
un chat robuste au corps massif, ferme et musclé.
Le mâle doit paraître massif par rapport à sa
taille. Il existe une différence entre le mâle
et la femelle. Le mâle adulte a une tête
large avec des bajoues bien développées
et la femelle est plus fine mais doit rester robuste
et musclée.
Le nez du Chartreux est large et droit
sans stop. Ses yeux (couleur or à cuivre intense)
sont grands, ouverts, pas trop ronds (l'extrémité de
l'oeil est légèrement relevée
vers le haut). Les oreilles sont de grandeur moyenne,
placées haut sur le crâne et donne une
allure éveillée au chat. Les pattes sont
en proportion du corps : fortes, musclées et
pas trop hautes.
En photo
ci-contre : Liane Vom Eichfelsen
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La fourrure doit être uniforme à l'âge
adulte. La base est légèrement laineuse et
le sous poil doit être bien fourni. Plus jeune, la
fourrure peut être marquée de taches fantômes
qui disparaisse avant 12 mois. |
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| Doué d’une grande faculté d’adaptation |
Le chartreux s’adapte à toutes
les situations, sans pour autant perdre de vue ses propres
intérêts. Si vous l’y habituez tout
petit, il vous suivra de partout (visites, courses, vacances). |
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| Attaché à ses maîtres
et ami des enfants |
Sans être collant, il est présent,
doux et très sociable. Le chartreux inspecte les
visiteurs en les flairant longuement ; il accepte volontiers
une caresse pour ensuite se retirer majestueusement et
observer à distance respectueuse ce qui va suivre.
C’est un chat réservé, avec des manières
d’aristocrate. Il partage volontiers les jeux des
enfants.
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| Intelligent et docile |
Le chartreux possède une grande capacité d’apprentissage
et d’attention. S’il réussit un jour à ouvrir
une porte, il saura toujours le faire par la suite. Il est
d'un calme communicatif ; attentif aux activités des
humains. |
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| Constant et persévérant |
| Lorsqu’un Chartreux s’est habitué à un
certain emploi du temps, il le respecte à la lettre. |
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| Courageux et débonnaire |
En général, un Chartreux adulte
n’est pas peureux. Placé dans une situation
précaire, il ne panique pas et conserve son sang-froid.
S'il aime le confort d'un bon fauteuil, il garde ses instincts
de chasseur. |
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| Le chartreux est d’un entretien facile.
Sa fourrure se contente d’un
entretien hebdomadaire à la brosse de sanglier ou de porc que vous passerez
une première fois dans le sens du poil, puis à contre sens et à nouveau
dans le sens du poil. |
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Pourquoi le nom de
« Chartreux » ? |
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L’hypothèse que des
religieux du même nom auraient été les
premiers éleveurs de la race est démentie
par les archives de la Grande Chartreuse.
On a aussi avancé qu’il
devait son nom à la couleur de robe des moines
chartreux. Une théorie qui ne tient pas car
celle-ci est blanc cassé.
Une autre hypothèse, plus plausible
est que ces chats gris auraient vécu aux alentours
d’une chartreuse qui existait jadis à l’emplacement
des jardins du Luxembourg à Paris.
En définitive,
J. Simonnet, spécialiste de la race donne l’explication
la plus vraisemblable : Comme la fourrure du Chartreux était
utilisée en pelleterie, sous la dénomination
de pile des Chartreux, on reporta le nom sur l’animal
lui-même.
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Quoi qu’il en soit le chartreux est
avant tout un chat bien français qui vivait en liberté dans
plusieurs régions de France. |
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Le chartreux a eu l’honneur
d’être le favori de plusieurs célébrités
: En 1968, le Général de Gaulle adopta
un chartreux en la personne de Ringo de Balmalon. Surnommé gris-gris
par son célèbre maître, ce chat
vécut à Colombey et partagea les derniers
jours de l’existence du chef de l’Etat.
L’écrivain Colette qui
vouait une passion aux chartreux a beaucoup participé à la
reconnaissance de ce chat. Dans les années 30,
une chatte grise bleu ardoisé lui tenait souvent
compagnie sur les photos.
A sa mort, elle lui rendit
hommage dans son roman « La chatte » paru
en 1933. Colette, qui n’était pas seulement
sensible à l’esthétique de la race,
mais également à son tempérament,
a aussi écrit : « A fréquenter
le chat on ne risque que de s’enrichir. »
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C’est aussi un chartreux baptisé Dagobert
qui inspira à son maître, le dessinateur Siné,
sa percutante série de dessins humoristiques sur les
chats. |
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